Madame Bovary

‘Madame Bovary’, de Gustave Flaubert

ILUSTRACIÓN: Madame Bovary, de Gustave Flaubert. Por Patricia Gutiérrez.

 Charles avait entrevu dans le mariage l’avènement d’une condition meilleure, imaginant qu’il serait plus libre et pourrait disposer de sa personne et de son argent. Mais sa femme fut le maître ; il devait devant le monde dire ceci, ne pas dire cela, faire maigre tous les vendredis, s’habiller comme elle l’entendait, harceler par son ordre les clients qui ne payaient pas. Elle décachetait ses lettres, épiait ses démarches, et l’écoutait, à travers la cloison, donner ses consultations dans son cabinet, quand il avait des femmes.

Il lui fallait son chocolat tous les matins, des égards à n’en plus finir. Elle se plaignait sans cesse de ses nerfs, de sa poitrine, de ses humeurs. Le bruit des pas lui faisait mal ; on s’en allait, la solitude lui devenait odieuse ; revenait-on près d’elle, c’était pour la voir mourir sans doute. Le soir, quand Charles rentrait, elle sortait de dessous ses draps ses longs bras maigres, les lui passait autour du cou, et, l’ayant fait asseoir au bord du lit, se mettait à lui parler de ses chagrins ; il l’oubliait, il en aimait une autre ! on lui avait dit qu’elle serait malheureuse ; et elle finissait en lui demandant quelque sirop pour sa santé et un peu plus d’amour.

[Texto traducido]

Charles había entrevisto en el matrimonio la oportunidad de una mejor situación en el futuro, imaginando que estaría más libre y podría disponer de su persona y de su dinero. Pero su mujer asumió el mando; delante de la gente él tenía que decir lo que ella consideraba conveniente, asumir la vigilia los viernes, apremiar, siguiendo sus instrucciones, a los clientes morosos. Ella le abría las cartas, le seguía los pasos y, cuando en la consulta había mujeres, escuchaba a través de la puerta.

 Había que servirle el chocolate todas las mañanas y prodigarle toda clase de cuidados. Se quejaba constantemente de los nervios, del pecho y de los humores. El ruido de pasos le hacía daño; los amigos se iban y no podía soportar la soledad, y cuando regresaban decía que era para verla morir. Por la noche, cuando volvía Charles, la mujer sacaba de debajo de las sábanas sus largos y flacos brazos y le rodeaba eon ellos el cuello, lo hacía sentarse en el borde de la cama y se ponía a hablarle de sus penas y a reprocharle cosas: ¡la estaba olvidando, amaba a otra! ¡Bien le habían dicho que iba a ser desgraciada con él, y terminaba pidiéndole un poco más de jarabe para su salud física y un poco más de amor para la del alma.

 

Leave a Reply